Le brochet est présent sur l’ensemble des cours d’eau français. Ce solitaire aime chasser dans les eaux claires largement pourvues en végétation. Avec une longévité moyenne située entre 7 et 12 ans, le brochet (Esox lucius) mesure de 50 à 100 cm pour un poids moyen de 1,5 à 8 kg. La littérature scientifique fait cependant état d’individus de 1,50 m et d’un poids de 35 kg. Comme dans la plupart des espèces, les femelles sont plus grosses que les mâles.
Le brochet grossit très rapidement car il est peu mobile. Seule exception : ses longs voyages, parfois supérieurs à 50 km, pour satisfaire ses exigences de reproduction. Ainsi, dès qu’il atteint sa maturité sexuelle (entre 2 et 4 ans pour les mâles, 3 et 5 ans pour les femelles), il rejoint entre février et avril, des zones de prairies inondées ou de substrats herbeux recouverts d’une couche d’eau peu profonde. La femelle y pond environ 30 000 œufs par kg. La ponte est fractionnée et se déroule sur 2 à 5 jours. Une fois nées, les larves se fixent aux végétaux par leurs papilles buccales. Elles restent ainsi accrochées entre 13 et 18 jours. Les alevins peuvent ensuite avoir une croissance rapide en fonction de la nourriture disponible.
Chasse à l’affût
Le brochet chasse le jour à l’affût dans les herbiers des eaux peu profondes. Les marbrures de sa robe verdâtre lui permettent de se fondre dans le décor. Sa tactique consiste à rester quasi immobile. Seules de légères vibrations de ses nageoires pectorales lui permettent de s’orienter par rapport à ses proies. C’est ainsi qu’il les surveille, les jauge, avant d’effectuer, le moment opportun, un magistral bond, gueule grande ouverte. En une seconde, le poisson imprudent, malade ou esseulé est solidement saisi par le travers. Puis le brochet retourne sa victime dans le sens de la longueur pour l’avaler en effectuant une sorte de danse triomphale à des vitesses proches du bond (1 à 3 m/s). Le brochet est aussi un consommateur de grenouilles, d’écrevisses, de jeunes oiseaux aquatiques, de petits mammifères et il n’hésite pas à s’attaquer à des individus de son espèce.
Les populations de brochets souffrent grandement de la dégradation de leurs habitats notamment de la raréfaction des prairies inondables rendues de plus en plus inaccessibles par des digues, ou du fait de l’enfoncement du lit des cours d’eau suite aux extractions de granulats trop importantes pendant des dizaines d’années qui le privent de frayer.
En 2009, les pêcheurs professionnels ont capturé 21,3 tonnes de brochets.